Salut, c’est Matthieu ✌️
Nous sommes déjà plus de 1 400 dans la newsletter, c’est dingue !
Merci beaucoup pour votre confiance.
Ça veut dire qu’il va vraiment falloir que j’en envoie, donc ?
Allez… je me lance !
Cette première newsletter sera une sorte de manifeste :
Pourquoi redessiner le monde, et pourquoi cette newsletter ?
Au programme :
Le constat : un monde chaotique
La clé : changer de modèle
Ma proposition : redessiner le monde
Introduction 👋
Depuis toujours, je suis passionné d’empowerment - que l’on pourrait traduire par “donner du pouvoir d’agir”.
Cela s’est incarné de plein de manières (pour les personnes qui ne me connaissent pas bien) :
En initiant et co-fondant Ticket for Change, dont la mission est d’aider chacun à activer ses talents pour contribuer à résoudre nos grands défis de société (climat, pauvreté, exclusion, santé…)
En participant à des aventures comme Ashoka, le Mouvement Impact France, Entreprendre&+, Agir à la Racine, la Convention des Entreprises pour le Climat, ou en co-initiant la coalition Grandes Écoles de la Transition
Ou encore par la publication de livres ou la réalisation d’interventions en entreprises et en écoles
Le fil rouge de tout cela ? Rendre acteur pour faire émerger un monde meilleur.
Depuis presque un an, je fais un pas de côté, un “vide fertile” :
Pour me régénérer - c’est pas rien 10 ans à porter des projets, surtout avec les années Covid au milieu !
Actualiser ma compréhension du monde - c’est incroyable comme il a évolué en 10 ans
Et trouver de nouveaux leviers d’action
Aujourd’hui, je souhaite aller un cran plus loin dans la création de contenu car je considère que c’est l’un des plus gros leviers que nous avons à notre disposition pour donner du pouvoir d’agir à grande échelle.
Je vous explique tout ça en quelques mots et 2-3 dessins dans cette newsletter 👇
1. Le constat : un monde chaotique 🌫️
C’est vraiment ce qui m’a frappé cette année. À quel point chacun(e) est en perte de repères.
Perte de repères
Notre monde est devenu extrêmement complexe, incertain. Crise environnementale, tensions sociales, intelligence artificielle, inflation, conflits géopolitiques… Nous vivons tout cela en même temps. Cela crée un “brouhaha décisionnel”, avec beaucoup d’injonctions contradictoires.
Et tout va de plus en plus vite - c’est le phénomène d’accélération. Nous avons toujours plus de choses à faire, toujours plus vite, avec toujours plus d’informations, ce qui ajoute au sentiment d’être submergé.
Dirigeants, salariés, entrepreneurs, individus, jeunes ou moins jeunes… J’ai échangé avec un grand nombre de personnes et j’ai observé cela chez chacun, avec parfois un fort niveau de souffrance. Je suis marqué par la perte de pouvoir d’agir dans ce contexte lourd. J’ai moi-même pu ressentir cela à certains moments.
La complexité, l’incertitude, l’accélération génèrent perte de sens, anxiété, stress, sentiment d’impuissance, découragement, sensation d’être accablé, que c’est trop gros, qu’il y a trop à faire, que tout arrive en même temps, qu’on ne sera jamais à la hauteur…
Et j’ai vraiment la sensation que ce problème concerne plusieurs millions de personnes. Qu’il est lié à l’époque et qu’il est civilisationnel.
Au-delà des limites
Ce brouillard masque peut-être le phénomène le plus important de notre époque : la dynamique de dépassement des limites planétaires.
Les limites planétaires représentent les 9 seuils critiques que notre planète ne doit pas dépasser pour éviter des déséquilibres majeurs.
En septembre 2023, seules 3 n’avaient pas été franchies.
Autrement dit, notre manière de vivre met en danger la capacité de la planète à soutenir la vie.
Si on pilotait notre maison commune, on aurait 6 alertes rouges devant nous.
2. La clé : changer de modèle 🔀
Alors, que faire ?
Transformer nos modes de pensée
Je crois profondément qu’il n’y a pas de fatalité. À condition d’agir au bon niveau.
Nous ne faisons pas face à un défi climatique. Ou de préservation de la biodiversité. Ou de lien social. Ou de place de l’intelligence artificielle dans nos vies…
Nous faisons face au défi de nous changer nous-mêmes.
À la racine de tous ces défis, il y a notre manière de voir le monde, la vie, la réussite, le temps, les autres, le vivant… Nos représentations ont un impact direct sur nos décisions et nos actions.
Il ne tient qu’à nous : nous sommes le problème, et potentiellement la solution.
Nous sommes tous dans la même aventure. Nous vivons tous la même époque.
À nous de réussir à transformer nos visions du monde, nos valeurs, nos pratiques, nos comportements, nos habitudes !
Tout en sachant que se changer soi-même est bien souvent le plus difficile à réaliser.
“Il faut marteler que le problème principal c’est notre rapport au monde, aux autres, au vivant et à nous-mêmes.” - Flore Vasseur
Et si on mettait à jour notre logiciel de pensée pour le 21ème siècle ?
Albert Einstein le disait d’ailleurs très clairement :
“On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée
que celui qui a généré le problème”
“La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent”
Créer de nouvelles boussoles
Nous sommes perdus aussi parce nous sommes arrivés à la fin d’un modèle. Le nouveau monde émerge dans des milliers d’initiatives, mais elles sont encore relativement peu visibles. Nous sommes aujourd’hui dans l’entre deux mondes.
Je suis retombé sur cette citation d’Antonio Gramsci, qui décrit pour moi parfaitement notre époque :
Ainsi, nous sommes entre deux mondes, mais nous sommes coincés car nous fonctionnons avec les lunettes du monde actuel :
Aujourd’hui, nous savons très bien fonctionner dans le paradigme actuel. Nous avons tout pour cela : des principes et des outils qui ont été très efficaces pour amener le monde actuel. Ces représentations du monde sont fortement ancrées en nous, de manière consciente ou inconsciente. D’une certaine manière, elles sont “imprimées dans nos cerveaux”. Or, c’est le mode de pensée à l’origine de ce modèle que nous devons faire évoluer.
Et le problème c’est que nous n’avons pas tous les principes et outils du nouveau paradigme. Certains existent mais ils sont dispersés, peu visibles, peu lisibles, d’autres sont encore à inventer … L’enjeu est pourtant là : trouver de nouvelles boussoles pour décider. Cela se joue à la fois au niveau sociétal, au niveau organisationnel et au niveau personnel - les 3 sont directement imbriqués.
Nous sommes invités au plus passionnant des défis : inventer le nouveau monde.
D’une certaine manière, je pense que c’est une chance inouïe de vivre à notre époque.
Nous voilà invités à inventer de nouvelles manières de vivre, respectueuses du cadeau qui nous a été fait : la vie.
3. Ma proposition : redessiner le monde ✍️
Et cette newsletter alors ?
Le levier de la création de contenu
Je me suis passionné cette année pour le monde de la création de contenu. C’est selon moi un levier majeur pour contribuer à ces immenses défis.
Pourquoi ? 3 raisons principales :
Je suis fasciné par le contenu éducatif qui aide à agir. Il est impossible - et contre-productif - de dire à chacun(e) ce qu’il faudrait faire. Mais en partageant des principes, des outils, des modèles mentaux que chacun peut adapter à son contexte, je suis convaincu que l’on peut redonner du pouvoir d’agir. D’ailleurs, face à la multiplicité et complexité des défis que nous rencontrons, je ne crois qu’à l’empowerment pour créer les changements nécessaires, dans tous les secteurs, dans tous les pays, à toutes les échelles…
Les visuels portent en eux des super-pouvoirs : ils simplifient le complexe, peuvent donner envie, impactent la mémoire long terme, sont facilement partageables et invitent à la co-création. Cerise sur le gâteau : changer la représentation que nous avons des choses, c’est le degré le plus profond pour changer le monde, et c’est ce que les visuels peuvent nous aider à faire. Que leur demander de plus ? Perso, j’en ai fait mes meilleurs alliés.
Grâce à internet, des idées peuvent potentiellement être diffusées à grande échelle. Internet est un “infinite leverage” comme disent les Américains : un contenu peut être créé une fois, et diffusé à l’infini. Et cela peut avoir un vrai impact. Je peux en témoigner : à force de suivre des créateurs de contenu du monde entier, ils ont nourri ma vision du monde. À force de voir chaque jour leurs publications sur LinkedIn ou sur leurs blogs, j’ai vu mon horizon s’élargir, jour après jour. "Avec mes publications, je façonne ton monde, avec tes publications, tu façonnes le mien" écrit Leslie Coutterand.
Et si on utilisait intelligemment ce pouvoir au service des plus grands défis de notre temps ?
Des clés pour agir
À la fois en tant qu’humain et qu’entrepreneur, j’ai été amené à chercher des clés pour mieux vivre et mieux agir dans un monde en grande transition, dans ce 21ème siècle en rupture. J’en ai eu besoin pour moi-même.
Ce sont ces réflexions et inspirations que j’aimerais partager. Des choses qui m’ont aidé, questionné, nourri, touché.
Depuis des années, j’ai collecté dans mes carnets des idées, des outils, des anecdotes, issus de mes propres expériences.
J’ai la chance de rencontrer des personnes extraordinaires, de différents mondes, qui incarnent pleinement de nouvelles visions et de nouvelles pratiques (photos non exhaustives !!).
Je rassemble aussi depuis plusieurs mois dans mon “second cerveau” (Obsidian) des pépites que je découvre via mes explorations. J’ai creusé de nombreuses disciplines et sagesses du monde pour chercher des regards nouveaux.
J’aime profondément trouver des clés, les vulgariser, les rendre activables, visuelles, et les transmettre. Pourquoi les garder pour moi-même ?
Concrètement :
J’ai commencé en partageant des idées sur LinkedIn - et j’ai été frappé par la résonance de certains posts (vous pouvez les retrouver ici)
Je souhaite aller un cran plus loin avec cette newsletter, avec du contenu plus élaboré, tout en vous partageant mon processus de création
J’imagine aussi une communauté apprenante autour de ces réflexions, nouvelles représentations et nouvelles pratiques
Je propose des conférences pour partager le fruit de mes recherches
Je travaille sur un projet de livre
Et peut-être d’autres formats de partage (podcast, vidéo…) à l’avenir ?
… Et surtout : on verra ce qui émerge !
Et maintenant ? 🙌
Pour la suite :
La prochaine newsletter sera pour début 2024, je compte ensuite en écrire toutes les semaines ou 2 semaines
Je testerai probablement différents types de formats & sujets, je serai très preneur de feedbacks pour que cela soit le plus utile possible !
Thèmes à venir (entre autres) 🍿
Redonner du sens à l’époque que nous vivons
Vers un changement de paradigme
Penser comme un stratège chinois
Et toi, tu as aussi envie de redessiner le monde ?
Quels sont les sujets sur lesquels tu contribues ou tu aimerais contribuer ?
Qu’est-ce qui émerge pour toi à la lecture de cette première newsletter ?
Je t’invite à contribuer en commentaire !
Tu peux aussi mettre un j’aime (c’est comme un sourire - ça coûte zéro et ça m’envoie plein de bonnes ondes) et partager la newsletter autour de toi ! Merci ! 🙏
Ensemble, redessinons le monde ! ✍️
Matthieu
Quelle claque de lucidité, merci Matthieu ;)
Merci Matthieu de prendre le temps du recul pour mieux aller de l'avant ! "Car prendre du recul, c'est prendre de l'élan.” disait Mc Solaar !
Donner du pouvoir d'agir dans un monde chaotique qui ne demande qu'à être transformé. Besoin de "changer de logiciel" pour agir au bon niveau, changer nous-mêmes pour trouver de nouvelles boussoles pour garder le cap dans le "brouhaha décisionnel" ambiant.
Devant ce monde que nous avons de plus en plus de mal à saisir, à comprendre, à accepter parfois, les analyses critiques ne manquent pas. Du débat politique, au traitement journalistique de l’information jusqu’à nos conversations de comptoir, la dénonciation des maux de notre époque semble la réponse la plus courante au manque de finalité forte et visible de nos projets individuels comme collectifs.
Tu décris si bien ce que Robert Greenleaf appelait devenir des "bâtisseurs affirmatifs" (in Servant Leadership), avec toutes les difficultés d'assumer la préparation rigoureuse qu’exige la construction d’un monde meilleur :
« La critique a sa place, mais en tant que préoccupation générale, elle est stérile.
Si de trop nombreux bâtisseurs potentiels sont entièrement absorbés par l’autopsie de ce qui ne va pas et recherchent fébrilement la perfection immédiate, le mouvement que nous sommes si nombreux à souhaiter sera retardé.
Le danger, peut-être, est de trop écouter l’analyste et pas assez l’artiste. »
Et ravi de retrouver ce selfie de notre séjour au Togo en mai dernier !